Description
C’est sur cette île évoquant le désert biblique, lieu de l’épreuve purificatrice et de la rencontre avec Dieu, que Saint Honorat vient poser une des 1ères pierres du monachisme en Occident au Vème siècle. Infestée de serpents, Saint Honorat provoqua par son intercession à Dieu un raz de marée qui libéra l’île de ces créatures ; il se sauvera en grimpant sur un palmier. L’emblème de la ville de Cannes et de la récompense de son festival mondialement connu seront créés en référence à cet épisode.
Dès 427, ce monastère est qualifié d’immense et rayonna dans toute la chrétienté médiévale. Sept chapelles réparties sur l’île rappellent le chiffre 7 de la perfection divine et de la complétude : en effet, cette île dite sacrée est aussi décrite comme l’antichambre du paradis. Plusieurs Papes accordent même aux pèlerins de l’île des indulgences dignes d’un pèlerinage à Jérusalem. Lérins est aussi désignée « l’île des saints » après un raid sarrazin vers 732 qui entraina le martyre de nombreux moines et de saint Porcaire, père abbé de l’époque. Une chapelle baptisée « Saint des saints » préservait de nombreuses reliques de ces êtres illustres. Elle fait l’objet d’une future restauration.
Dès le IVème siècle, des moines se trouvent dans tout le Moyen-Orient. Les premiers foyers de vie monastique en Occident sont ceux de saint Cassien à Marseille, et saint Honorat aux îles de Lérins. La vie monastique instaurée par saint Honorat à Lérins fut codifiée dans une règle écrite dont la première rédaction, la « Règle des Quatre Pères », fut la première du genre en Gaule. Les V et VIème siècle sont appelés « âge d’or » de Lérins : l’influence du monastère s’étend même jusqu’en Angleterre.
Au VIIème siècle, la règle bénédictine s’impose mais les différents raids et occupations sarrasines conduisent les moines à quitter l’île au VIIIème - IXème siècle. L’île est cédée à l’abbaye de Cluny. De retour à Lérins et, suite aux différentes attaques qu’ils subissent, ils décident de construire un monastère fortifié, appelé également tour-monastère, premier du genre. Après la sécularisation de l’abbaye en 1788, elle est rachetée en 1859 par l’évêque de Fréjus. En 1869, devant la multiplication des vocations à l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Sénanque et sur l’appel de l’évêque de Fréjus, des moines rejoignent Lérins pour y constituer La Congrétation des Cisterciens de l’Immaculée Conception qui aujourd’hui représente 21 moines vivant selon la règle bénédictine : prière, travail, études, et accueil des hôtes.
Sous l’abbatiat d’Aldebert II, abbé de 1088 à 1103, est engagée la construction d’une tour afin de se protéger face aux invasions. Ce sont les débuts de la « tour-monastère » : deux cloîtres superposés sont édifiés ainsi que la chapelle Sainte-Croix, « le Saint des Saints », en raison des nombreuses reliques qu’elle renferme dont celle de saint Honorat. Cette tour-monastère, unique en son genre, qui accueillait moines et chevaliers dans son temps, se situe à proximité de l’ensemble abbatial où résident les frères d’aujourd’hui.
Les sept chapelles implantées au pourtour de l’île traçaient le cheminement du pèlerinage. Chaque chapelle faisait étape pour se terminer à celle de la Trinité, symbole de la foi vivante de l’Église. Arrivés sur l’île après avoir embarqués à la pointe de la presqu’île de Cannes où se dressait une petite croix (appelée « croisette », d’où le nom du célèbre boulevard), les pèlerins en accomplissaient le tour à pied. Au moyen-âge, les pèlerins, qui s’y rendaient entre l’Ascension et la Pentecôte, recevaient les mêmes indulgences que s’ils étaient allés à Jérusalem.
Les pères cisterciens ont construit 500 monastères en 80 ans et sont à la racine de l’économie moderne. Dans cette lignée, les moines de Lérins développent diverses activités économiques. Dotés de vignes profitant d’un terroir et d’un climat exceptionnel, ils produisent des liqueurs depuis le XIXème siècle et de grands vins distribués dans toute la France. Dans la tradition bénédictine, ils offrent l’accueil comme si le Christ venait frapper à leur porte dans le cadre de leur hôtellerie. Une boutique permet la vente sur place de leurs fabrications et des différents articles monastiques. Plus original mais indispensable du fait de leur situation insulaire, ils exploitent une compagnie maritime avec trois bateaux pour assurer le transport des personnes et des marchandises entre Cannes et l’île Saint-Honorat.
C’est donc en bateau que la liaison est assurée chaque jour entre le continent et l’abbaye de Lérins. Les nombreux touristes et pélerins empruntent ce transport pour atteindre l’île sacrée. Ce moyen de locomotion est stratégique au bon rayonnement de l’abbaye de Lérins. À ce jour, un des trois bateaux que composent sa flotte doit être remplacé. Le futur bateau en commande est baptisé Saint Honorat IV et pourra accueillir 150 passagers. Le séjour à l’abbaye de Lérins débute lors de la traversée dans ce décor paradisiaque. Son acquisition est financé par l’emprunt bancaire et l’investissement proposé ici.
Fondée en 1854 à l’abbaye de Sénanque, La Congrégation des Cisterciens de l’Immaculée Conception (CCIC) fut initialement affiliée à La Congrégation des cisterciens Saint Bernard d’Italie avant d’obtenir son autonomie en 1882. La maison-mère de La Congrégation est l’abbaye de Lérins dont l’abbé est de droit abbé président de La Congrégation.
La Congrégation rassemble en 2020 plusieurs monastères d’hommes et deux monastères de femmes :
- monastère de Sénanque (Vaucluse)
- monastère N-D de la Paix (Castagniers-Nice)
- monastère au Canada (Rougemont Québec)
- monastère au Viet-Nam (My Ca – Nha Trang)
- monastère en Italie (Dominus Tecum – Bagnolo Piemonte)
- l’Abbaye cistercienne Sainte Marie de Rieunette (Aude)