Description
Aujourd'hui nous vous sollicitons pour la deuxième étape d’un ensemble plus large, initié en mai 2020 avec le démarrage du chantier de construction d’une nouvelle exploitation agricole, inspirée du modèle des granges cisterciennes médiévales.
À Boulaur, nous voulons mettre en place un écotone qui soit une zone de rencontre entre l’écosystème de la vie monastique et celui dans lequel vous vivez. Les écotones sont des lieux de rencontre et de vie.
Le projet global verra aussi une troisième tranche de travaux dans les années à venir pour que l’Abbaye de Boulaur soit pourvue de tous les moyens nécessaires pour devenir toujours plus un lieu structurant de son territoire sur les plans agricole, touristique, économique et culturel.
Aujourd’hui, l’accès à l’Abbaye qui se fait par la cour de l’hôtellerie, nécessite un cheminement assez complexe à travers le village depuis le parking et ne permet pas une bonne lecture du site et des circulations.
En outre, les lieux d’accueil et d’exposition sont à peu près inexistants ; les sanitaires sont très insuffisants ; et la boutique, très petite, est intégrée dans les bâtiments d’hôtellerie, ce qui empêche la mise en sécurité de ceux-ci.
Autant d’obstacles au plein développement du site et à un bon accueil des visiteurs.
- churchUn enjeu patrimonial, culturel & touristiqueLe premier enjeu pour un tel projet est de s’intégrer dans un site protégé au titre des Monuments Historiques. Le vis-à-vis avec l’église et la magnifique façade XVIIIe des bâtiments conventuels rendent la démarche exigeante. Le parti-pris a été de penser cette zone comme des communs de l’Abbaye : une cour de ferme qui conduit vers le site monumental. L’architecture s’inscrit donc dans la tradition des fermes gersoises tout en manifestant, par quelques éléments plus contemporains, l’actualité de la démarche.
Ces nouvelles constructions permettront, comme on l’a vu sur le plan, de créer des lieux d’exposition, de visite, de rencontre, de concerts… Cet espace permettra ainsi d’introduire les visiteurs dans le site patrimonial et de participer à la démarche culturelle du lieu.Pour favoriser cette dynamique, l’Abbaye est en lien constant avec les partenaires touristiques du territoire : CDTL, Offices du tourisme, acteurs locaux comme la base de loisirs de Saramon, le Château de Caumont, les gîtes et chambres d’hôtes du secteur, etc.
Elle est bien référencée sur les supports papiers et numériques mis à disposition des visiteurs et est très présente sur les réseaux sociaux et dans les médias. Dans ce cadre de recherche de visibilité et d’attractivité, elle a postulé pour être un point de location de vélos électriques mis à disposition par le Pays Portes de Gascogne. Elle a en effet toute sa place dans une démarche d’itinérance douce et de slow tourisme.
- accessibility newUn objectif de développemet économique territorialLa ville de Gimont présente un certain dynamisme, nombre de partenaires locaux se réjouissent de voir se déployer un pôle attractif au niveau local, d’autant que l’accès à Toulouse va pouvoir être plus rapide avec la fin des travaux de contournement de Gimont prévue pour 2022.
L’objectif de développement de l’Abbaye de Boulaur est ambitieux. Pour ne donner que quelques chiffres clés, le but est de passer de 5 000 à 20 000 visiteurs par an (les visites guidées du site sont et resteront gratuites), d’augmenter par 4 en moyenne la vente des différents produits fermiers de l’exploitation, tout en faisant bénéficier d’autres producteurs du développement du site par la mise en place d’événements autour de marchés de producteurs, mais aussi d’être un point de vente ou de revente de produits du terroir. Dans le cadre du Covid-19 et de la crise économique actuelle, l’objectif est de favoriser les circuits courts, de proposer une épicerie de proximité dans un village qui n’en a pas et de participer ainsi à la dynamique économique territoriale. Par ailleurs, le chantier lui-même, comme celui de la première tranche, donnera la priorité aux entreprises locales.
Pour garantir le sérieux de la démarche entreprise et consolider ses chances de succès, un accompagnement par une consultante, dans le cadre de l’Adepfo a été réalisé en 2019 avec la mise en place d’un comité de pilotage d’une vingtaine de membres (élus, Chambre d’Agriculture, Chambre du Commerce et Chambre des Métiers, CAUE32, Office de tourisme, Crédit Agricole, etc.) Cet accompagnement a permis de finaliser un business plan solide, de réfléchir aux circuits de revente locale et de mettre en avant les atouts des produits de l’exploitation avec le souci d’offrir une alimentation de qualité (label Bio, démarche Excellence Gers) et un accueil adapté (Bienvenue à la ferme).
- publicUn souci environnementalL’aménagement de l’espace d’accueil répond à des choix forts d’investissement verts et de transition écologique. Ceux-ci se manifestent sur différents plans :
- Les matériaux : le projet prévoit la démolition des granges existantes, inadaptées, mal placées ou en mauvais état, mais le réemploi de la plus grosse partie des matériaux seront réemployées dans les nouvelles constructions (poutres en bois, tuiles, pierres…) Par ailleurs, avec une partie de la terre du terrassement des bâtiments de l’exploitation agricole, des briques de terre ont déjà été fabriquées en vue de leur utilisation dans la construction des lieux d’accueil. Depuis le début du mois de juillet 2020, un chantier participatif a déjà réuni plusieurs centaines de personnes pour la fabrication de ces briques (au moment de la rédaction de ce dossier le cap des 4000 briques a été dépassé). Par la suite, ce choix de matériaux naturels et d’écoconstruction sera poursuivi puisque le bâtiment principal sera construit en bottes de paille, terre, pierre et bois.
- Les économies d’énergie : le choix des matériaux est déjà en soi un choix d’économie d’énergie puisqu’ils ne nécessitent pratiquement pas d’utilisation d’énergie fossile. Mais la démarche va plus loin. Jean-Marc Jourdain, Architecte et Maître d’œuvre de cet espace d’accueil est un spécialiste des bâtiments bioclimatiques (c’est lui qui a réalisé l’écocentre Terre et pierre à Riscle, modèle du genre). Le bâtiment est donc prévu pour être isolé de façon optimale : peu de chauffage l’hiver, aucune climatisation l’été. Sa forme compacte, la forte inertie de ses murs épais et contenant beaucoup de terre de masse, ses grandes ouvertures au sud avec débord de toit pour accueillir le soleil d’hiver et se protéger du soleil d’été, en font un cas d’école. Il sera doté d’un poêle de masse au bois pour le moment le plus froid de l’hiver et devrait avoir une empreinte énergétique extrêmement faible.
- La gestion de l’eau et des effluents : autre choix audacieux dans un lieu destiné à l’accueil du public : la mise en place de toilettes sèches. Ce système permet des économies d’eau considérables, tout en améliorant les conditions d’hygiène (contrairement aux idées reçues). Par ailleurs, il permet une éventuelle utilisation du compost comme engrais naturel pour les arbres du verger tout proche.
Ces choix dotent cet espace d’accueil d’un caractère exemplaire en terme de construction durable, et verte tant dans la mise en œuvre initiale que dans l’utilisation très sobre qui suivra. Il est prévu de témoigner de cette option écologique auprès des visiteurs de manière à en faire un atout éducatif de sensibilisation. Des panneaux d’explication permettront cela et pourront, selon les thématiques visées, être élaborés avec l’écocentre de Riscle, Arbres et paysages, ou d’autres structures adaptées.
- schoolUn intérêt social & éducatifOutre les aspects déjà évoqués d’éducation à l’environnement ou à une alimentation saine, le projet se veut résolument éducatif et social. En effet, dans sa mise en place, il fait appel à des chantiers participatifs qui permettent de susciter les rencontres et de tisser des liens entre les générations, des personnes de différents milieux ou origines, de la ville ou de la campagne, etc.
Par la suite, l’aménagement de l’espace d’accueil permettra d’ouvrir plus facilement le site à des écoles ou des groupes, des familles, des jeunes. Des animations seront déployées au fil du temps, tel un quizz sur le site, peut-être une chasse au trésor. Prochainement, nous comptons faire appel à un scénographe pour avancer une réflexion sur l’aménagement des lieux, avec des occasions de vivre des expériences sensorielles et ludiques du lieu. Nous avons visité dans ce but l’Office du tourisme de la Ténarèze (photo ci-dessus) qui est très inspirant sur ce plan. Nous souhaitons mettre en place des jeux, cartes interactives ou autres petites activités manuelles qui présentent les thématiques du lieu de l’Abbaye et ses activités de manière expérientielle.
La communauté des cisterciennes de Boulaur compte à ce jour 32 sœurs, d’une moyenne d’âge de 45 ans. Elle est implantée depuis 1949 dans cette abbaye fontevriste du XIIème siècle. Les sœurs ont à cœur de faire vivre ce magnifique patrimoine gersois, pour faire de l’abbaye un pôle dynamique au service de son territoire autant qu’un lieu de vie, de recueillement et de prière.
Dans cette double perspective, elles portent d’ambitieux projets de développement de leur activité agricole, du point de vente des produits fermiers, et de l’accueil des touristes, appelés à prendre d’avantage d’ampleur.
L’abbaye de Boulaur souhaite s’affirmer comme un lieu de rencontres et d’échanges, en synergie avec les dynamiques agricoles, économiques et culturelles de son territoire.
Le Plan de financement prévisionnel est le suivant :
... pour un total de 1 464 852 € HT.