Description
NB : suite du reportage en bas de page
"Un grand signe apparut dans le ciel : une femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles." Ap. 12,1
La cathédrale déployée
Située au cœur de la cité, l'église de Créteil, inaugurée en 1978, est l'oeuvre de l'architecte Charles-Gustave Stoskopf, Grand Prix de Rome : cet édifice moderne est caractéristique de l'ecclésiologie de l'époque puisqu'il est « enfoui » dans la cité.
L'église deviendra cathédrale du diocèse en 1987, avant d'être dédicacée en 2003.
Plus assez visible dans le paysage urbain, ni assez vaste pour accueillir les grandes célébrations diocésaines, ni assez lumineuse pour témoigner que la foi est lumière pour les hommes, la cathédrale se devait de répondre à ces défis. Mgr Santier, évêque du diocèse, consulte alors les catholiques du Val-de-Marne et décide de déployer la cathédrale pour faire signe d'une Eglise qui donne à voir et vivre ensemble. Pour ce faire le cabinet Architecture-Studio a conçu une coupole en bois qui suit le tracé du bâtiment d'origine sous la forme de deux coques hémisphériques, et qui symbolisent les mains de la Vierge en prière, et se rencontrent au-dessus de l'autel.
La statue de la Vierge
Dans cette création architecturale contemporaine dédiée à Notre Dame, nous devions avoir une statue de Marie qui soit aussi une œuvre contemporaine et porteuse de sens.
La statue de Notre-Dame de Créteil commandée à Françoise Bissara-Fréreau (en bronze et patinée, d'une hauteur d'1m80) répond parfaitement à ce cahier des charges.
images de la statue mariale en atelier avant le passage à la fonderie
Entretien avec Françoise Bissara-Fréreau, sculpteur
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Mon travail parle mieux de moi. Je vis une quête de la lumière dans un cheminement intérieur. «Servir» est grave ; à la fois rencontre, cri, réponse et abandon de soi à l’invisible essentiel. Une épreuve à travers la matière et la réalisation de l’oeuvre. «Vivre dans l’action de grâce», selon Saint Paul, c’est aussi communiquer la force et le dynamisme de la résurrection.
Que vous inspire Marie de l’Apocalypse ?
J’aime le thème de « Marie de l’Apocalypse », première à avoir dit « oui » au Mystère, à la frontière du créé et de l’incréé. Le mouvement de son regard se prolonge dans la main de tendresse humaine pour introduire la contemplation de l’enfant Jésus nouveau-né. Il se poursuit vers le bas de la sculpture par la lumière qui chasse la « bête » dans l’abîme. Marie montre le chemin d’écoute : au-dessus du chaos, la force du signe et du sens. Selon l’âme de chacun, les symboles sur la sculpture sont autant de semences vivantes que de vecteurs d’interprétations. Dans la Tradition, Marie de l’Apocalypse représente l’Église. Une sculpture pour une Église ouverte, aimante et rattachée au corps de Jésus-Christ comme l’Esprit et l’Âme de l’Église.
Quels matériaux et techniques avez-vous privilégiés pour réaliser cette statue ?
Marie étant totalement redressée, j’ai construit cette sculpture sur une ossature verticale. Puis je travaille en volume et en aspect de surface la « chair » en cire. Achevée, elle devient « l’oeuvre originale ».
Plusieurs opérations seront nécessaires pour couler à la cire perdue la statue moulée. Après ébarbage et ciselure, le bronze sera patiné dans des tons foncés qui donneront l’aspect final à Marie de l’Apocalypse et la feront ressortir sur le bois de la coque.
Image du fond de choeur
Mère de tous les croyants puisque reconnue par les trois grandes religions monothéistes, Marie accueille tous celles et ceux qui entrent dans la cathédrale, pour une visite, un temps de prière, un rassemblement ou une célébration.
Elle rappelle que la cathédrale est la maison de Dieu pour tous et qu'elle doit être un espace où chacun apprend à élargir son regard et son cœur de croyant ; chacun est reçu pour savoir aussi recevoir chacun de ses frères ou de ses sœurs dans le Christ qui nous rassemble.
« Marie est mère d'un peuple en marche, d'un peuple aux mille visages comme le peuple chrétien du Val-de-Marne composé de 87 nationalités différentes »
Mgr Santier, Mai 2015
Utilisation des fonds
Le coût global de cette œuvre est de 25 000 €.
Suite du reportage (2/3)
Suite du reportage (3/3)