Description
Depuis un certain nombre d'années, on assiste, spécialement dans le monde rural, à une revalorisation assez générale du patrimoine culturel, qui coïncide dans une large mesure avec le patrimoine cultuel, c'est à dire avec des bâtiments (chapelles, églises, calvaires), ou des objets liés au culte catholique. Les multiples opérations de restauration et de rénovation entreprises par des municipalités, ainsi que par des services culturels départementaux, régionaux et nationaux, correspondent à un désir, et même à un besoin, de faire revivre « des lieux de mémoire ».
On ne peut que se réjouir de cette revalorisation de notre patrimoine cultuel, qui fait appel à la mémoire commune du peuple français. Mais l’Église catholique a d'autant plus la responsabilité de montrer que ce patrimoine cultuel est inséparable de la vie actuelle des croyants.
qui n’ont eu cesse de l’aérer, traiter les portes pour éviter qu’elles ne tombent en poussière, restaurer les bancs, protéger les statues, ce qui s’était d’ailleurs déjà produit en 1789 où une famille avait caché la statue du 18ème siècle se trouvant au-dessus de la porte d’entrée latérale pour éviter qu’elle ne soit saccagée par les révolutionnaires.
Et puis la tradition a voulu que la messe continue d’être célébrée le dernier dimanche du mois d’août lors de la fête patronale portant le nom de « fête de la Saint Julien » au cours de laquelle cette église revivait, fière de sa cloche qui sonnait à toute volée.
Progressivement, ce monument classé grâce à la présence de peintures dans l’une de ses chapelles s’est libérée de ses jougs et la municipalité a recherché les moyens d’entreprendre sa restauration en respectant le passé historique de l’Église.
C’est au cours de celle-ci, sous l’égide des Bâtiments de France et de la municipalité, que l’ensemble des peintures du chœur datant du 15ème siècle ont été découvertes et mises à jour. Elles ont été retrouvées comme telles, complètes, authentiques. C’est une pure merveille que l’on ne cesse d’admirer.
Dans le transept, les décors sont plus anciens. Les croissants de lune, les étoiles et les faux joints datent de la fin du 13ème siècle. La trace de plusieurs autels et les marques d’adossement de statues témoignent que l’Église fut un lieu de dévotion particulier. Dans le bras sud du transept, 3 couches superposées de peintures murales ont été découvertes : La scène du haut datant du 13ème siècle a été recouverte au début du 15ème siècle par une autre scène représentant le Martyre de Saint Sébastien puis à la fin du 16ème siècle/début du 17ème siècle, une adoration de mages a été incrustée sur la précédente. A chaque fois, un autel était lié à la représentation peinte et adossé à cet endroit.
C’est au milieu de ces merveilles qu’à présent, plusieurs messes sont célébrées pendant la période estivale. Des cérémonies religieuses peuvent être organisées (mariage, baptême, obsèques) ainsi que des événements culturels (expositions, concerts).
L'association pour l'aménagement et la valorisation de l'église romane Saint-Julien a pour objet de récolter des dons et subventions pour faire réaliser par l’artiste Alain Dumas, un autel, un ambon et une croix destinés au chœur de l'église ainsi qu’une porte pour le tabernacle.
Les matériaux
Une alliance de pierre de Bourgogne et de cuivre patiné créera un lien avec l’architecture en pierres et le cuivre apportera sa lumière. Les couleurs de patine seront en unité avec les tons des fresques.
Symbolisme liturgique et matériaux.
L’autel sera constitué d’une dalle de pierre de Bourgogne (6 cm d’épaisseur), enchâssé dans un piétement galbé constitué de feuilles de cuivre martelé et patiné.
L’antependium offrira un motif traité à la feuille d’or évoquant le mystère de la Résurrection, en écho au Christ en majesté de la voûte du chœur.
Placé dans la croisée du transept l’ambon créera une proximité entre la Parole et la communauté. Cela permettra ainsi de marquer l’espace de la Parole et celui de l’Eucharistie. Il sera en unité de matière avec l’autel.
La table de l’ambon sera pivotante : le lecteur pourra être soit tourné vers l’autel dans le cas d’une petite assemblée réunie dans le chœur, soit tourné vers la nef.
Une bible pourra être présentée en permanence, offrant ainsi une Parole à méditer aux visiteurs pendant la période estivale.
L’église étant tournée vers l’est, la croix orientera l’assemblée vers le levant et la lumière. La croix sera carrée, et recouverte de feuille d’or laissant transparaître les traces de martelage.
Le tabernacle sera constitué par la niche existante dans le mur, habillée d’une porte en cuivre martelé, animé de motifs à la feuille d’or. Les trois éléments traités à la feuille d’or (autel, croix et tabernacle) rappelleront le chiffre trinitaire.
L'artiste Alain Dumas est un artiste plasticien et sculpteur qui, à travers sa démarche, veut exprimer le lien qui existe entre la puissance créatrice du monde minéral et végétal et le mouvement d’élévation. L’établissement du projet avec cet artiste a été particulièrement enrichissant puisque pour lui, le dialogue est essentiel. Non seulement le dialogue avec l’architecture, mais aussi avec la communauté qui vit et célèbre dans l’espace qui va être aménagé, avec les services de l’état comme la DRAC ou la commission diocésaine d’art sacré. C’est ainsi qu’il s’est imprégné du lieu lors de plusieurs visites, souhaitant présenter son projet à travers croquis, études et maquettes. Sa démarche a permis d’affiner l’intuition de départ et une appropriation du projet pour chacun des partenaires. Il dit même : « Ce service d’Église me donne un profond bonheur. La beauté est essentielle pour approcher les mystères de l’Incarnation et de la Résurrection de Jésus-Christ. L’écriture abstraite respecte l’indicible, il permet de rejoindre l’homme au plus intime. La réflexion sur l’espace est un écho à la dynamique de la vie trinitaire ».
Utilisation des fonds
Les fonds récoltés permettront d'amorcer le début du financement de ce projet (évalué à 30 000 euros) et de passer commande à l'artiste.