Description
En 1226, le château de Cressia fut construit.
La noble famille de Coligny fait honneur à sa noble devise à travers les siècles : « Je les espreuve tous ! ». Au XIVème siècle, un messager apporte à Jean de Coligny l’appel de son Seigneur Jean sans Peur à venir combattre les Turcs qui menacent l’Europe et à secourir le Roi Sigismond, roi de Hongrie, de Germanie et de Bohème. Il se joint à la croisade mais n’en revient pas. Il trouve la mort à Nicorpolis, en Bulgarie, où les troupes de Jean sans Peur ont rencontré les Turcs.
Aux XVIème et XVIIème siècle, les Rois de France vont essayer d’annexer la Franche-Comté, malgré la résistance farouche de ses habitants. Les Seigneurs de Cressia ont de la parenté et des amis en France et sont favorables à cette annexion. Louis XIV en tient compte et épargne le château de la destruction, après sa victoire sur les Francs-Comtois et l’annexion de leur province à la France, en 1668.
Peu de temps après cette annexion, l’héritier des Coligny, Gilbert-Alyre de Langeac, épouse Louise de Bussy-Rabutin , fille du célèbre Roger de rabutin, comte de Bussy, cousin de la Marquise de Sévigné : il avait épousé une petite-fille de sainte Jeanne de Chantal. Sa plume et son esprit lui ont valu le surnom de « Pétrone français » (écrivain romain, auteur du Satyricon et un des favoris de Néron) mais également l’exil en terre Bourguignonne. En compagnie de sa fille, il viendra souvent séjourner au pays des « sauvages jurassiens » dans le château de Cressia durant seize longues années d’exil loin de la cour.
À la fin du Grand Siècle, le château de Cressia passe dans les mains d’un nouvel acquéreur jusqu'à la Révolution Française : la famille des Michaud de la Tour. Les inventaires qui ont précédé leur expulsion du château révèlent que le château était entièrement meublé, entretenu par de nombreux serviteurs. Leur bibliothèque renfermait plus de mille six cent volumes. Grâce à l’influence des Michaud de la Tour, l’abbé de Saint-Maurice d’Agaune cède à l’église de Cressia une parcelle des ossements des saints martyrs thébains (chrétiens morts pour leur foi sous l'empereur Dioclétien au début du IV e siècle), en 1788. L’église du village conserve toujours la châsse qui contenait ces reliques. À la suite des inventaires, le château est divisé en lots et vendu. Il passe entre plusieurs mains, avant d’être acheté par la famille de Villeran et enfin par celle des Dananch.
Le château de Cressia réapparaît dans l’histoire avec la seconde guerre mondiale, en particulier à la suite d’un incendie, survenu le 11 juillet 1944 qui l’a ravagé en grande partie. Entre 1949 et 1960, une entreprise de construction de jeunes volontaires s’y établit. En 1964, le docteur Jacques Dosne rachète l’édifice et le transforme en maison de repos.
En 1985, le château de Cressia passe aux mains de la Congrégation des Dominicaines enseignantes de Fanjeaux et retrouve sa vocation première : celle d’étendre son ombre tutélaire sur l’âme des petits enfants de France, Suisse, d’Italie et d’Allemagne.
Le Cours Notre-Dame de l’Annonciation, qui accueille 170 élèves en classes primaires, au collège et au lycée, a pour but d’apporter aux enfants qui lui sont confiés un enseignement de qualité, dans une atmosphère familiale. Depuis bientôt quarante ans, cet enseignement a été couronné par une réussite constante et brillante au baccalauréat, et par l’admission des anciennes élèves à des cursus universitaires variés et parfois prestigieux. Enseignées à la lumière de la Foi et éclairées par la philosophie thomiste, toutes les matières transmettent, dans le plus grand respect, la connaissance des valeurs naturelles inscrites par Dieu au cœur de tout homme. En effet, pour former la femme chrétienne de demain, que de domaines à cultiver !
L’enseignement de l’instruction religieuse, donné selon la tradition de l’Église, a la première place. L’enseignement de la littérature française, du grec et du latin, tient également une place de choix, parce que destiné à des jeunes filles enracinées dans une culture gréco-latine. Toutes les autres matières contribuent, elles aussi, à la formation du jugement et permettent de découvrir les trésors d’humanité qu’elles recèlent.
Au fil des ans, l’école se développe, toutes les classes sont ouvertes du primaire à la terminale, et le nombre d’élèves augmente régulièrement. Après une période de stagnation, l’essor reprend depuis les années 2010. La proportion de demi-pensionnaires et d’externes augmente peu à peu, les familles s’installant à proximité de l’école et de la chapelle, quand elles le peuvent. Ce succès oblige à des aménagements et déménagements des classes, dortoirs, réfectoires afin d’ accueillir dans les meilleures conditions cet effectif grandissant.
Il faut construire pour recevoir décemment environ 170 élèves, dont 120 pensionnaires ! Mais que construire ? Un bâtiment de classes ? Un nouveau réfectoire et une cuisine attenante ? Ou…une chapelle ? Ce sera finalement une chapelle (ainsi qu'une cuisine et un réfectoire). Ses belles dimensions lui permettront d’accueillir dignement les enfants pour toutes les activités qui rythment la vie d’une école catholique : Messe, chapelet, processions… mais aussi leurs parents lors des cérémonies de Confirmation et de Communions Solennelles, notamment… ainsi que les fidèles qui viennent assister à la Messe dominicale et dont le nombre s’accroît aussi considérablement. Le bâtiment nouveau abritera aussi dans ses parties inférieures une cuisine aux normes et une grande salle à usage habituel de réfectoire mais conçue pour devenir facilement salle de spectacle. Comment intégrer la chapelle à côté du château en ensemble cohérent ? Comment allier modernité des matériaux et ancienneté du site ?
Ce « tour de force » aura demandé beaucoup de réflexion, beaucoup d’imagination, et quelques traits de génie… Mais enfin le projet a pris forme après un certain temps de maturation. Il fallait se lancer et « contre toute espérance », recueillir les fonds nécessaires à cette construction : un véritable acte de foi en la Providence dont les libéralités ont répondu à notre confiance… Le permis de construire est obtenu le 22/11/2019.
Les Sœurs du Saint-Nom-de-Jésus de Fanjeaux sont dominicaines enseignantes de vie active. Leur fin générale est la gloire de Dieu, la Charité parfaite dans l’état religieux grâce à la pratique des vœux simples et des Constitutions. Leur fin spéciale, et qui ne saurait en aucune manière en être disjointe, est d’accomplir, comme religieuses, à l’égard des jeunes filles – sans distinction de milieu – une œuvre d’enseignement et d’éducation selon l’esprit de l’Évangile et conformément aux directives de l’Église. (article 1 des Constitutions). « Le but des sœurs n’est pas de former des femmes qui brillent ou réussissent dans le monde, mais de former des femmes chrétiennes qui soient capables, malgré les contradictions, d’être un ferment évangélique dans leur milieu. »
« La vraie Culture n’est pas un encombrement de connaissances érudites, une jouissance aussi raffinée que stérile, ni un vernis qui permet de briller. Elle est une adaptation vitale et profonde de l’esprit aux valeurs désintéressées de vérité, de beauté, de moralité ; parce qu’elle donne des critères doctrinaux infrangibles, elle permet de porter un jugement objectif et libérateur sur les réalités fondamentales de la vie, elle met la lumière et l’ordre dans les pensées. Cependant la vie scolaire sera caractérisée avant tout par un climat d’honnêteté (à tous les sens du mot), de confiance et d’ouverture, d’entrain et de joie ; par un esprit de service simple, gai, ne faisant pas acception des personnes ; par un souci de s’intéresser pratiquement à tous ceux qui travaillent dans la Maison, quel que soit leur poste, tout cela en demandant à l’enfant de coopérer à son éducation d’une manière active et graduellement toujours plus consciente. »
Malgré les défis du XXe siècle exposant les réformes ecclésiastiques et les tensions avec le modernisme, les dominicaines enseignantes restent fidèles à l'enseignement traditionnel chrétien et lancent leur première école à Fanjeaux en 1975.
En près de cinquante ans, les Dominicaines enseignantes se développent et lancent 21 fondations dans 4 pays (France, Etats-Unis, Suisse, Allemagne). Aujourd’hui elles sont 257 sœurs, dont 23 novices, et accompagnent 2577 élèves du primaire au secondaire. Leur mission est un dévouement de tous les instants pour le bien commun et l'avenir de notre société.