L’orgue est présent dans l’église depuis les années 1930, comme l’atteste un article dans la revue « Messager de Notre Dame de l'Olivier n°12 février 1932 ». Le buffet est simplement composé d’une plate-bande de tuyaux postiches sauf 3 tuyaux sur la gauche. L’orgue est de facture anglaise, sans doute fabriqué en fin du 19e siècle. Le nom du facteur figure sur une plaque au-dessus des claviers : Henry Fincham. Il possède deux claviers de 56 notes, d’un pédalier de 30 notes.

L’orgue était resté muet depuis des décennies. Les vieux méens parlent d’une chorale accompagnée par l’orgue, dans les années 1940. Mais faute d’organiste et de souffleur la soufflerie était manuelle et il fallait une personne pour actionner à bras le soufflet pour produire le vent nécessaire. Dans les années 1970, deux jeunes passionnés d’orgue ont entrepris de redonner sa voix à l’orgue. Avec l’accord du curé de l’époque, pendant les vacances d’été, ils ont bouché les fuites dans les sommiers et dans la soufflerie, acheté et installé une soufflerie électrique, rafistolé la mécanique. Depuis ces années, l’orgue était utilisé de temps en temps, pour accompagner les messes.

En 2015, la commune des Mées a pris l’heureuse initiative de restaurer les vitraux de l’église. Les nuisances consécutives à la poussière soulevée par les travaux et la malencontreuse intervention d'une société de nettoyage ont été la cause des dégradations importantes des tuyaux. L’état de l’orgue, ne permet plus de l’utiliser car 30% des tuyaux ne parlent plus. Pour les fêtes de Noël 2015, l’orgue est resté tristement muet. Conscient de la valeur patrimoniale de l’orgue, et du petit nombre de ce type d’instruments dans le département (16), une association a été créée en juin 2016 pour fédérer les efforts et trouver les fonds nécessaires pour sa restauration. « L’association des Amis de l’Orgue des Mées » a pour but la restauration, l'entretien et la mise en valeur de l'orgue de l'église des Mées. Elle œuvre pour faire connaître l'orgue aux plus jeunes et favorise la formation de nouveaux organistes. Elle organisera des concerts pour la mise en valeur de ce patrimoine artistique.

1/ Tuyauterie

Les biseaux des tuyaux sont presque tous enfoncés. Ces biseaux sont en plomb pur et de ce fait très malléables. Le son des tuyaux dépend fortement de leur position, ce positionnement est du reste un des principaux gestes lors de l'harmonisation (réglage du son). Les tuyaux seront amenés en atelier, afin de profiter de l'équipement nécessaire. Les biseaux seront repositionnés par repoussage en introduisant un outil spécifique par le pied du tuyau. Certains d'entre eux sont très déformés ce qui nécessitera sans doute de dessouder les tuyaux au niveau de la bouche, pour les remettre en état. C'est une opération minutieuse.

Les tuyaux sont constitués d'un alliage malléable d'étain et de plomb. Ils seront débosselés par passage au mandrin et écrouis à la batte. Ce travail est à effectuer tous les 20-30 ans pour retendre le métal et éviter les affaissements.
Pour le jeu de bourdon, les calottes ne sont plus étanches et ne tiennent plus en position. Il faut donc refaire l'étanchéité en changeant les peaux qui recouvrent les bouchons en bois.

Quelques pièces de la mécanique sont cassées ou déplacées, pour permettre l'utilisation correcte de l'orgue il faut effectuer ces réparations.