L'accompagnement que nous proposons se veut personnalisé. Les deux référents attribués à chacun rencontrent en moyenne une fois tous les quinze jours la personne qu'ils suivent. Ils veillent, notamment, au cours du premier mois d'hébergement à ce que celle-ci accomplisse les démarches indispensables à sa réinsertion sociale. Il va de soi que d'autres rencontres plus informelles ont lieu surtout si la personne hébergée a besoin d'être entourée et écoutée.

L'objectif est de favoriser la réinsertion des personnes sortant de prison, les aider à retrouver leur autonomie leur permettant ainsi de conserver ou de recréer des liens sociaux ou familiaux.

Le projet de créer Trait d’Union St Léonard est né du constat que nombre de détenus à la maison d'arrêt de Nice expriment régulièrement aux aumôniers leur angoisse de se retrouver sans solution d'hébergement à leur sortie et, par conséquent, à la rue.

De fait, il n'est pas rare que des sortants de prison n'aient personne qui les attende. Sans compter qu'il existe des sorties « sèches » : certains sont libérés du jour au lendemain, sans savoir où aller.

Dans ces conditions, tout le cheminement amorcé en détention, y compris en aumônerie, risque d'être perdu. C'est pour contribuer à remédier à ces situations qu'à l'initiative de l'aumônerie catholique de la maison d'arrêt, « Trait d'Union-Saint Léonard » a vu le jour en 2010.

Les valeurs de l'association :

• Respect de la personne sortant de prison
  
• Accueil sans discrimination sociale ou religieuse
  
• Prise de conscience des droits et des devoirs de chacun
  
• Encouragement à l'initiative et à la créativité
  

Une quinzaine de personnes ont été hébergées, dans quatre studios en ville, par l'association depuis sa fondation. Aucune n'est retounée en prison. Toutes ont trouvé à se loger. La moitié a trouvé une formation et/ou un travail salarié ; les autres bénéficient de pensions. La durée d'hébergement à l'association varie en moyenne, entre six mois et un an.

Nous recherchons donc des aides financières pour louer d'autres studios ou chambres meublées mais recherchons aussi des logements qui seraient mis à notre disposition par des particuliers , des partenaires associatifs ou institutionnels, dans le cadre de conventions de partenariat.

Léonard fut converti au christianisme par saint Rémi, en 496, en même temps que Clovis. Léonard demanda à Clovis de lui octroyer personnellement le droit de visiter et éventuellement de libérer les prisonniers qu’il jugerait dignes de l’être, et cela à tout moment. C’est ainsi que Léonard libéra un grand nombre de prisonniers et devint leur saint patron. Ayant refusé l’épiscopat auquel voulait l’élever le roi des Francs, il entra à l’abbaye Saint-Mesmin de Micy près d’Orléans, que dirigeait saint Maximin ou Mesmin.
Il devint ensuite ermite dans les forêts du Limousin, où il fut suivi par un grand nombre de disciples. Il pria pour que l’épouse du roi des Francs mît au monde un enfant mâle, ce qui advint. En récompense, il lui fut donné des terres à Nobiliacum (Noblat), où il fonda une abbaye. Un village s’établit à l’entour, qui fut nommé en son honneur Saint-Léonard-de-Noblat.

Les prisonniers qui l’invoquaient du fond de leurs geôles voyaient leurs chaînes se briser. Ils le rejoignaient alors, apportant les fers rompus, et les lui offraient en hommage. Beaucoup restaient avec lui, travaillant dans les bois et les champs et retrouvant ainsi une vie honnête.

« Une fois sorti, il faut redevenir un homme, ou une femme dans toute sa mesure. Pouvoir avoir des sentiments, des émotions et aussi des joies, des plaisirs. Je crois que c'est une étape incontournable pour tenter d'éloigner la prison de soi, mais aussi et surtout pour ne pas céder aux tentations de la récidive... Le point commun de nombreux anciens détenus est de ne plus avoir de projet pour commencer à se reconstruire. Ils portent encore le poids des années marquées par un manque d'initiative et d'esprit créatif. A la sortie, la solitude est très présente et il faut faire des efforts pour vraiment se réinsérer...

A notre sortie, à nous de nous débrouiller pour trouver un travail ; c'est très dur, vu le passé carcéral...On ne compte pas les questions que se pose un détenu libéré. Il est impossible de mesurer ses craintes. Le monde lui reste étranger et l'étrangeté est toujours source d'angoisse... »
Florian