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« Qui veut la paix prépare la guerre ». Ce vieil adage romain en prend un sérieux coup dans l’aile si l’on voit la manière dont l’instrumentalise le président turc Erdogan ! L’offensive turque baptisée « Source de paix », lancée ce mercredi 9 octobre au nord-est de la Syrie, contre les forces kurdes semble bien ironique. Loin d’apporter la paix, elle pourrait en réalité provoquer un désastre humanitaire pour des dizaines de milliers de civils syriens.
Depuis nos écrans, de quoi s’agit-il ? Des pions sur un échiquier, des victimes sacrifiables sur l’autel des ambitions des puissants. Tout le monde s’indigne, parle derrière son bureau, donne des conférences de presse, mais qui agit véritablement ?
Dans la Jézireh, les civils, dont une partie de chrétiens, se retrouvent désormais pris en tenaille entre les groupes armés kurdes et les chars de l’armée turque ! Pacifiques mais déterminés, les chrétiens ne désirent qu’une chose: vivre en paix chez eux.
Sur le terrain, les équipes de SOS Chrétiens d’Orient tentent de les aider. Depuis le matin, nos chefs de mission nous font remonter des témoignages qui font froid dans le dos.
Un exemple : dans un champ en jachère, entouré de gigantesques pilonnes électriques, un homme court en zigzaguant, se retourne puis se jette à terre, les mains plaquées sur la tête. Une détonation retentit, suivit d’une explosion. La fumée se dissipe, l’homme se relève, vivant. Quelques secondes plus tôt, s’il s’était couché à seulement dix mètres de sa position, il serait mort.
Cette nuit, ils ont eu peur, ils étaient terrifiés même. Le bruit des chasseurs turcs a précédé celui des explosions et des tirs soutenus des troupes au sol. C’est la panique, mais aucun cri de détresse ne peut perturber le balai incessant des bombardiers. Certains s’en sortent, in extremis, d’autres sont amenés en urgence à l’hôpital.
Encore un exemple, un autre témoignage reçu ce matin. A Qamishli, ville à majorité chrétienne, une mère de famille s’effondre, inconsciente. Une bombe vient de souffler une partie de sa maison. Le bâtiment ressemble à une pastèque éclatée.
A l’hôpital le couperet tombe pour la mère de famille : si elle survit, elle sera paralysée à vie.
Avant tout Syriens, les civils survivants sont jetés sur la route, à pieds, un baluchon sur le dos, ou une valise posée sur la tête, des enfants portés à bouts de bras. Au loin, des détonations sourdes leur parviennent aux oreilles. Inutile de se retourner et de prendre des risques, il faut vite rejoindre des villes éloignées des combats. Certains se dirigent vers Hassaké. Sur leur route, ils croisent des pick-up où s’entassent à l’arrière des femmes et enfants que le sourire a quittés.
« Si une guerre éclate ici, où irons-nous ? » demande une mère de famille apeurée. C’est précisément la question qui occupe aujourd’hui l’esprit des équipes de SOS Chrétiens d’Orient. Que va-t-il se passer si le conflit s’éternise ? Une catastrophe humanitaire, à l’image de celle vécue en 2014 en Irak, se profile-t-elle à l’horizon ?
Il y a quelques jours, Alexandre Goodarzy, notre chef de mission en Syrie, était dans le nord, à Hassaké, pour y effectuer une donation de colis alimentaire. 100 familles chaldéennes ont reçu un colis alimentaire et d’hygiène. Cette opération financée par les donateurs de SOS Chrétiens d’Orient a coûté 4.000€.
Aujourd’hui, nous devons nous préparer au pire. Notre équipe se prépare à agir dans l’urgence pour venir en aide aux déplacés syriens et spécialement aux familles chrétiennes de Qamishli. Dans les jours, voir les heures à venir, Alexandre Goodarzy devrait se rendre dans la Jézireh pour être au plus près des victimes et leur apporter une aide de première urgence.
Parmi les principaux postes d’affectation prévus, vous trouvez :
- Des couvertures (25€ pour deux personnes), des poêles à mazout, des réchauds
- Des colis alimentaires (40€)
- Du matériel médical, peut-être une cabine médicale pour soigner les blessés sur place
Depuis la France, avec un simple geste, vous pouvez concrètement agir pour les aider. Face à l’offensive turque, répondons par la charité. La haine n’aidera pas les familles syriennes en proie à un nouvel exil. Soyez certain que, dans l’urgence, chaque euro compte.
SOS Chrétiens d'Orient est une association d'intérêt général, apolitique, qui agit depuis 2013, en toute légalité, au cœur des zones sinistrées sécurisées du Proche-Orient. Créée en 2013 suite à la prise de la ville chrétienne de Maaloula en Syrie, par le groupuscule terroriste Jabhat Al Nosra. Face à cette violence, plusieurs jeunes catholiques français ont décidé de réagir et ont apporté en personne 4 tonnes de jouets pour Noël jusqu'à la ville de Damas.
Depuis, leur objectif est de répondre aux besoins des Églises locales et de resserrer les liens entre chrétiens d'Orient et d’Occident.
Leur défi en Syrie pour cet automne 2019 ? Venir en aide aux déplacés syriens et spécialement aux familles chrétiennes de Qamishli
Comment ? En apportant, dans des conditions sécuritaires optimales, du matériel de première nécessité.
Les chefs de mission et volontaires SOS Chrétiens d’Orient vous remercient par avance pour votre générosité et vos prières.